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Toronto: le drame de drones d’Andrew Niccol

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"Good Kill", c'est l'interjection qu'éructent les pilotes de drones une fois leur objectif détruit. Coincés à l'intérieur d'une espèce de caravane, dans le désert du Nevada, ils contrôlent à distance de petits avions sans pilotes qui frappent sans relâches les ennemis des Etats-Unis, en Afghanistan, au Waziristan, au Yemen. Good Kill, le film, raconte le voyage dans la folie d'un ces pilotes, incarné par Ethan Hawke, qui n'arrive pas à faire le deuil de la guerre, la vraie, celle qui révèle la vérité d'un homme.

Ethan Hawke dans Good Kill, d'Andrew Niccol

Ethan Hawke dans Good Kill, d'Andrew Niccol

Andrew Niccol a présenté son film à la Mostra, comme vous l'avez peut-être lu sur ce site. Je ne partage pas la répulsion de ma camarade vénitienne, au contraire. De Bienvenue à Gattaca en Lord of War, Niccol a toujours mis en scène avec précision l'interaction entre l'homme et les machines qu'il crée. Il est peut-être moins à l'aise lorsqu'il s'agit de filmer les relations entre humains, mais comme l'essentiel de Good Kill est consacré à ces machines invisibles dont les victimes n'apprennent la présence qu'au moment exact de leur mort, ce n'est pas très grave.

Pour l'instant, le film n'a pas trouvé de distributeur en France. En attendant, voici ce que le réalisateur a à en dire.

Qu'est ce qui vous a intéressé dans les drones?

J'étais plus intéressé par le personnage, par cette nouvelle manière de faire la guerre. On n'a jamais demandé à un soldat de faire ça. De combattre douze heures et de rentrer chez lui auprès de sa femme et de ses enfants, il n'y a plus de sas de décompression.

Vous avez imaginé la psychologie de ces pilotes?

J'ai engagé d'anciens pilotes de drones comme consultants, puisque l'armée m'avait refusé sa coopération. J'en aurais bien voulu, ç'aurait été plus facile si on m'avait donné ces équipements, ces installations. J'ai dû les construire.

Vous pensez que ce souci de discrétion, de secret même, fait partie la stratégie d'emploi des drones?

Oui, je me suis souvenu aujourd'hui d'une conférence de presse du général Schwartzkopf pendant la première guerre d'Irak, il avait montré des vidéos en noir et blanc, avec une très mauvaise définition, de frappes de précision et on voyait un motocycliste échapper de justesse à un missile. Il l'avait appelé "l'homme le plus chanceux d'Irak". On le voit traverser un pont, passer dans la ligne de mire et sortir du champ au moment où le panache de l'explosion éclot. Aujourd'hui on sait qu'il existe une vidéo pour chaque frappe de drone, c'est la procédure. Mais on ne les montre plus comme au temps du général Schwartzkopf. Expliquez-moi pourquoi.

Je préfèrerais que vous le fassiez.

Je vais vous dire pourquoi. Les humains ont tendance à l'empathie - et même si vous êtes mon ennemi, même si vous êtes une mauvaise personne, si je vous regarde mourir, je ressentirai de l'empathie. Ce qui n'est pas bon pour les affaires militaires.

Vous pensez que l'emploi des drones permet de surmonter cet inconvénient?

Je crois que ça a tendance à insensibiliser. On n'entend jamais une explosion, on ne sent jamais le sol se soulever. On est à 10 000 kilomètres.

Il doit y avoir plusieurs bases de pilotages de drones aux Etats-Unis, pourquoi avez vous situé celle du film près de Las Vegas?

L'armée l'a mise là pour des raisons de commodité: les montagnes autour de Las Vegas ressemblent à l'Afghanistan, ce qui permet aux pilotes de drones à l'entraînement de se familiariser avec le terrain. Ils s'exercent aussi à suivre des voiture


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